
Kapparot
La coutume des Kapparot
La coutume des "Kapparot" est une tradition ancienne et sont traditionnellement observées la veille de Yom Kippour au petit matin (ou bien les jours précédents).
Pour un homme ou un jeune garçon, on prend un coq, et pour une femme ou une jeune fille, on prend une poule. On tient la volaille dans la main et on récite des versets de la Torah commençant par les mots « Les fils d'Adam qui habitent dans les ténèbres », puis on fait tourner le coq/la poule autour de la tête en disant : "Ceci est mon substitut, ceci est mon échange, ceci est mon expiation, ce coq ira à la mort et moi j'irai vers une vie bonne et la paix."
Le rituel est répété 3 fois, on rachète le coq avec de l'argent et on donne sa valeur à la charité, puis on l'abat et on mange sa chair lors du repas de rupture, avant le début du jeûne.
Il est recommandé de prendre un coq blanc pour cette coutume, car la couleur blanche symbolise l'innocence ainsi que l'expiation des fautes, comme il est dit dans le livre d'Isaïe : "Si vos péchés sont comme l'écarlate, ils deviendront blancs comme neige." Le rouge, couleur du sang, symbolise le péché et la faute, car la plupart des transgressions ont pour origine les passions et la recherche impétueuse de la satisfaction des désirs corporels..
Ainsi la coutume des Kapparot nous rappelle la veille de Yom Kippour, où nous demandons au Créateur du monde de nous pardonner nos péchés, de saisir cette opportunité spéciale et de revenir par la repentance.
Sur l'origine de la coutume
Nous appelons cette coutume les "Kapparot" car le coq constitue un substitut, une "expiation", pour la personne. L'individu doit réfléchir au fait qu'à la lumière de son comportement négatif, son destin aurait dû être identique à celui du coq, mais D.ieu, qui pardonne, expie les fautes. Pour bien marquer la différence avec les sacrifices du Temple, on évite délibérément les animaux qui y étaient offerts. D'où le choix de coqs et de poules plutôt que de tourterelles ou de colombes, ces dernières étant d'anciens animaux sacrificiels.
On peut accomplir la coutume des Kapparot aussi avec un poisson vivant ou avec de l'argent.
Dans la Kabbala, la coutume des Kapparot est liée au service du Temple le jour de Yom Kippour. Il était coutume de prendre deux boucs et de tirer au sort sur eux. Un bouc était tiré au sort comme sacrifice pour Dieu, tandis que l'autre était envoyé dans une terre déserte dans le désert, après que le Grand Prêtre eut confessé sur lui toutes ses fautes et toutes les fautes de la maison d'Israël. Ce bouc, qui était envoyé à Azazel, constituait donc une expiation pour tout le peuple.
La coutume des Kapparot est une tradition très ancienne. Elle est déjà mentionnée dans le Talmud (traité Chabbat) et selon l'explication de Rachi là-bas du terme "Porfisa", selon les réponses des Guéonim, l'essence de la coutume à cette époque était ainsi : quelques semaines avant Roch Hachana, on tressait de petits paniers avec des feuilles de palmier et on les remplissait de terre mélangée à du fumier. Ensuite, on avait coutume de planter dans chaque panier de ce type des haricots ou des pois. Cette chose était appelée "Porfisa".
La veille de Roch Hachana, chacun prenait son panier, le faisait tourner autour de sa tête et disait : "Ceci à la place de cela, et ceci est mon substitut et ceci est mon échange." Ensuite, ils jetaient le panier dans un fleuve, pour accomplir le verset "Et tu jetteras dans les profondeurs de la mer tous leurs péchés."
Ainsi observait-on autrefois ensemble la coutume des Kapparot et du Tachli’h. Par la suite, on institua une séparation entre ces deux coutumes et la tradition se cristallisa comme elle est pratiquée de nos jours. Le contenu conceptuel de la "Porfisa" était de montrer que de même que tout pousse et se nourrit de la terre, et tout dépend de la volonté du Créateur, qui fait que les plantes poussent effectivement. Quand la personne réfléchit à cela, cela éveille en elle un sentiment profond de repentance et de regret pour les transgressions ainsi qu'une bonne résolution pour l'avenir.
La coutume des Kapparot ressemble beaucoup aux autres coutumes symboliques pratiquées à Roch Hachana, comme manger une pomme trempée dans le miel accompagnée d'une bénédiction et d'un "Yehi ratson" que D.ieu nous donne une année bonne et douce. Ici également, le but est d'utiliser des gestes symboliques inhabituels pour susciter une prise de conscience et orienter notre intention dans la bonne direction.Cela ne signifie pas, bien sûr, que la chose symbolique elle-même garantit déjà la réalisation du sujet. C'est-à-dire que manger la pomme au miel en soi ne garantit pas une année douce. Elle ne fait que nous rappeler que nous devons demander et prier pour que D.ieu nous donne une année bonne et douce. Il en va de même pour les Kapparot, qui ne garantissent pas automatiquement le pardon des fautes, mais nous rappellent seulement que nous devons atteindre ce noble objectif par la repentance et les bonnes actions.
